Interview sur lequipe.fr

Kristina Mladenovic, 18 ans, a atteint en cette fin de saison le meilleur classement de sa carrière (153e). Après une saison 2010 gâchée par les blessures, la Française a repris sa marche en avant.

Kristina Mladenovic a repris sa marche en avant.(EQ)

«Kristina Mladenovic, cette récente finale au tournoi ITF de Dubaï vous permet d'atteindre votre meilleur classement. Comment avez-vous vécu cette fin de saison ?
J'ai passé une très bonne semaine à Dubaï évidemment avec cette finale et surtout avec trois victoires sur des filles du Top 100 qui avaient beaucoup de matches derrière elles. Le travail paie et ça fait vraiment plaisir. J'avais enchaîné beaucoup de tournois après avoir décroché mon bac, mais les tirages n'avaient pas été cléments. J'ai perdu cinq fois par exemple contre les futures gagnantes. Mais je sentais que je jouais bien. Ma performance à Dubaï me prouve encore que j'ai les qualités et les capacités nécessaires. Le tableau était relevé donc c'est une belle récompense pour cette période où j'ai jonglé entre les tournois et mes examens.

Vous avez cessé de travailler avec Georges Goven après Roland-Garros. Le changement vous a-t-il fait du bien ?
Oui, ça m'a fait du bien de changer. Chaque joueur a des choix à faire dans une carrière et avec Georges Goven nous n'étions plus d'accord sur la direction à prendre pour mon jeu. Tactiquement surtout. Mais je garde de bonnes relations avec la Fédération et ce changement ne m'a pas trop bouleversé puisque mon père reste très impliqué. Je travaille avec un nouvel entraîneur également mais la situation sera officialisée plus tard. Je continue d'apprendre et j'avance à mon rythme. Je veux jouer vers l'avant, car j'ai un bon service et une bonne volée. C'est un jeu à risques, qui prend plus de temps à se mettre en place, mais c'est celui qui va payer.

«Il faut prendre de l'expérience, surtout au niveau de la routine sur le circuit. (...) J'y vais étape par étape, en gardant les pieds sur terre.»

Vous avez déjà connu beaucoup de soucis physiques, pensez-vous que le plus gros est derrière vous ?
Oui, définitivement c'est derrière moi. Je touche du bois ! (rires). Cette saison était une transition car je n'avais quasiment pas joué l'année passée. Donc atteindre mon meilleur classement dans ces circonstances est très encourageant. A Dubaï j'ai eu des matches difficiles en trois sets et j'ai bien tenu. Je travaille au quotidien, j'ai des exercices spéciaux, comme tous les professionnels de toute manière. Le niveau est là, il faut continuer.

Justement, quels sont vos objectifs pour la saison à venir ?
Je vais me concentrer sur le circuit WTA. Mes tournois ITF cette saison m'ont prouvé que j'avais le niveau. Maintenant il faut encore prendre de l'expérience, surtout au niveau de la routine sur le circuit. Il faut que je trouve mes repères ainsi que les tournois dont les conditions me conviennent. Je suis encore super jeune, il me faut faire une première saison pleine pour avancer.

Quelle impression vous laisse le tennis féminin en ce moment : facile d'y faire sa place ou très dense ? Et avez-vous eu quelques contacts avec l'équipe de France de Fed Cup ?
Contrairement à ce qu'on entend, il y a beaucoup de densité. Le tennis a vraiment évolué et on peut aussi bien perdre contre la 150e que battre la n°40. Quand j'étais petite, je voyais toujours les mêmes noms à la fin des tournois et j'aurais été incapable de nommer la 80e joueuse mondiale. Aujourd'hui c'est fini. En ce qui concerne la Fed Cup, l'épreuve m'attire énormément et ce, depuis toujours car j'aime beaucoup les compétitions par équipes. Ce serait formidable. Mais je n'ai pas encore été contactée. Alors j'attends et je fais ma route de mon côté. J'y vais étape par étape, je garde les pieds sur terre.»

Recueilli par Carole BOUCHARD
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