8 mars 2011

Fin de série à Irapuato

Après une tournée indoor européenne très fructueuse, Kristina franchit l'Atlantique et se rend au Mexique pour jouer le tournoi d'Irapuato, un ITF à 25.000$. Tout l'enjeu pour elle est de continuer à gagner des points sur ces tournois de moindre importance pour retrouver le top 200. Elle reste une série de dix victoires consécutives, espérons qu'elle pousse ce nombre le plus loin possible cette semaine!

Partie de tableau :
(7)Melanie Klaffner (AUT) v Maria-Fernanda Alvarez-Teran (BOL)
(Q)Nadiya Kichenok (UKR) v (wc)Carolina Betancourt (MEX)
Johanna Konta (AUS) v
Kristina Mladenovic (FRA)
(2)Anna Floris (ITA) v (JE)Timea Babos (HUN)

C'est une partie de tableau pas si évidente compte tenu des autres têtes d'affiche du plateau d'Irapuato. Floris et Babos, qu'elle pourrait affronter au deuxième tour font assurément partie des favorites : Floris en tant que tête de série 2 et Babos en tant que jeune espoir. Au premier tour, elle retrouvera Johanna Konta qu'elle a battu au tournoi de Stockholm en deux manches. Kiki a au moins ses repères à une chose près : l'australienne a disputé un tournoi la semaine dernière aux Etats-Unis et a déjà pu s'acclimater aux conditions.
Bonne chance Kiki!!


Premier tour (09/03):
Johanna Konta voulait une revanche. Si elle ne l'a finalement pas prise, elle aura au moins vendu très cher sa peau. Kristina remporte ce premier tour in extremis 46 64 76(12)! Un match éminemment disputé, bien plus que ce qu'on aurait pu penser. Difficile de dire si Konta a mieux joué que lors de sa défaite 60 62 face à Solovieva la semaine dernière ou si Kristina n'était pas tout à fait dans le coup aujourd'hui... Toujours est-il que Kiki doit s'adapter à des conditions plus difficiles qu'en indoor, notamment au vent qui pourrait réveiller les pluies de doubles fautes!
Ca reste une belle victoire au mental : c'est le troisième match gagné au tie-break du dernier set de la saison. C'est bon signe!
Au prochain tour, Kiki jouera une ancienne connaissance des juniors : la hongroise Timea Babos. Leur dernier affrontement remonte à 2009 et Kiki l'avait emporté en deux manches. Elle suit à peu près Kristina au classement, même si elle est moins connue. Elle a finalement joué assez peu de tournois l'an passé mais en a gagné trois, dont deux 25.000$. Elle a un jeu très complet du fond du court avec un bon service. Un duel très intéressant en perspective!

Deuxième tour (11/03):
Kristina s'est qualifiée brillamment pour les quarts de finale en écartant la dangereuse hongroise Timea Babos, 36 62 63. Une victoire au diésel qui confirme une fois de plus l'ascendant pris par Kiki sur les filles de sa génération.
Elle a maintenant rendez-vous avec Maria-Fernanda Alvarez-Teran, classée 318ème. Pas un grand danger a priori, mais la bolivienne semble être lancée sur ce tournoi après un début de saison plutôt raté. Au vu du reste du tableau, il semble que le plus dur est peut-être passé pour Kristina ; cela dit, on n'est jamais à l'abri de surprises! C'est en tous les cas un bon match pour monter en puissance. Allez!

Quarts de finale (12/03):
Fin de parcours pour Kiki, battue en deux petits sets par la bolivienne Maria-Fernanda Alvarez-Teran 64 62. Dommage que la série de victoire ait dû s'arrêter à 12 mais il n'y a rien d'alarmant. Comme on a pu le faire remarquer, Irapuato est une ville située en altitude. Les conditions de jeu sont donc particulières ce qui favorise les joueuses d'Amérique Latine, plus habituées à ce type de contraintes. Kiki se sera sûrement fait un peu surprendre. L'autre mauvaise nouvelle, c'est qu'elle n'a pas non plus pu profiter de la cascade de forfaits à Nassau pour jouer les qualifications. Elle n'aura pas eu le temps de faire le cut.


Résultats:
R1: Kristina Mladenovic bat Johanna Konta 46 64 76
R2: Kristina Mladenovic bat Timea Babos (JE) 36 62 63
QF: Kristina Mladenovic perd contre Maria-Fernanda Alvarez-Teran 46 26

2 mars 2011

Interview de Kristina dans le Républicain Lorrain du 1er mars 2011

Photo Julio PALAEZ


L’ex-minilady, 18 ans en mai, est la marraine de l’édition 2011. L'ancienne n°1 mondiale des juniors fait le point.



Qu’avez-vous éprouvé en retrouvant, sept ans après, l’ambiance des miniladies ? « J’ai été surprise par la bulle qui n’existait pas en 2003. Et puis, j’ai été émue en retrouvant le court sur lequel j’avais perdu la finale après avoir commis un nombre incalculable de doubles fautes. C’était l’enfance, j’avais dix ans, mais je savais déjà que je ferai de ma passion mon métier ».

Où en êtes-vous, aujourd’hui ? « J’ai fait une belle année 2009 en gagnant Roland-Garros à 16 ans. J’ai été finaliste à Wimbledon et j’ai terminé la saison à la 170 e place WTA. C’était parfait. Et puis, je me suis blessée et ça a duré. Du coup, j’ai quasiment fait derrière une saison blanche. J’avais mal au dos, au poignet, au genou. J’ai grandi, j’ai mûri. Cela a été une expérience de vie incroyable. On apprend de ses douleurs. Aujourd’hui, je vais bien et j’ai fait un début de saison qui m’a permis de me relancer. J’aurais pu continuer chez les juniores, ça n’avait pas de sens. Il faut se fixer des objectifs élevés. Je suis partie en Australie jouer la Hopman Cup avec Nicolas Mahut, J’ai perdu en qualifs à Melbourne, mais je me suis remise à bien jouer et je viens de gagner deux 25 000 $ et en deux semaines, je suis repassée de la 380 e place à laquelle j’étais tombée à la 249 e. C’est reparti ! »

De quoi êtes-vous la plus fière ? « D’avoir accroché des joueuses majeures comme Patty Schnyder ou l’Italienne Schiavone. Je sais désormais que j’ai le niveau. J’ai aussi le jeu pour battre tout le monde sur toutes les surfaces avec mon service et un tennis d’attaque, même si je préfère, parce que mon jeu s’y prête, évoluer sur le gazon ».

L’objectif de la saison ? « Reprendre l’évolution là où elle s’était arrêtée. A l’époque, nous visions avec Georges Goven, mon entraîneur, un top 100 voire une entrée dans les 50 meilleures joueuses. C’est de nouveau d’actualité ».

Que pensez-vous de la formation à la française ? « Pour moi, elle est optimale. Chez les petites, ces tournois à enjeux permanents comme ici, à Cattenom, permettent d’entretenir très tôt la motivation. On se confronte aux meilleures. Il faut maintenant inviter des étrangères. Dans la formation, nous n’avons pas grand-chose à prendre chez les autres. Après, si le tennis féminin français est en difficulté, c’est pour d’autres raisons que je ne perçois pas quant à moi ».

Jeune, vous avez tout gagné, vous êtes dans la difficile transition vers les seniors. Craignez-vous, comme beaucoup de Françaises, de rester un éternel espoir ? « Les médias posent souvent cette question. On attend toujours le champion de demain. C’est vrai qu’il y a d’autres facteurs que le tennis qui viennent perturber une carrière. Mais j’ai confiance dans mon entourage, mon tennis et surtout le travail que j’effectue».